Infusion, décoction, macération : quelle préparation choisir pour vos plantes ?

En phytothérapie, l'efficacité d'une plante dépend grandement de sa préparation. Infusion, décoction et macération représentent trois méthodes distinctes pour extraire les principes actifs des végétaux. Chaque technique s'adapte spécifiquement à la nature des parties utilisées (feuilles, fleurs, racines ou écorces) et aux composés chimiques recherchés. Comprendre ces différences permet d'optimiser les bienfaits des plantes tout en préservant leurs propriétés. Ce guide pratique explique les procédés, durées et températures appropriées pour chaque type de préparation, selon les caractéristiques botaniques et les objectifs thérapeutiques. Une sélection adaptée évite la dégradation des principes actifs sensibles à la chaleur ou solubles uniquement dans l'eau froide.

Sommaire

• L'infusion : technique idéale pour les parties fragiles
• La décoction : pour les parties dures des plantes
• La macération : extraction à froid des principes volatils
• Tableau comparatif : différences clés entre les méthodes
• Comment choisir entre infusion, décoction ou macération ?
• Questions fréquentes sur les préparations en phytothérapie

L'infusion : technique idéale pour les parties fragiles

Définition et procédé

L'infusion consiste à verser de l'eau frémissante (80-90°C) sur les parties végétales fragiles. Après couvrage, la préparation repose 5 à 15 minutes avant filtration. Cette méthode limite la dégradation thermique des composés volatils.

Plantes adaptées

L'infusion convient particulièrement aux feuilles (menthe, verveine), fleurs (camomille, tilleul), sommités fleuries (lavande) et semences légères (fenouil). Ces organes contiennent souvent des huiles essentielles thermosensibles.

Conseils pratiques

Utilisez 1 cuillère à soupe de plante séchée par tasse (250ml). Évitez l'ébullition prolongée qui altère les arômes. Pour les mélanges, fractionnez les plantes selon leur densité : fleurs en surface, racines broyées au fond.

La décoction : pour les parties dures des plantes

Principe de préparation

La décoction implique une ébullition prolongée des parties ligneuses dans l'eau. Portez à ébullition, puis maintenez 10 à 30 minutes à feu doux selon la dureté du matériel végétal. Filtrez chaud.

Plantes concernées

Cette méthode extrait efficacement les principes des racines (guimauve, gingembre), écorces (cannelle, aubier de tilleul), tiges dures (prêle) et bailles épaisses (cardamome). La chaleur soutenue libère les molécules peu solubles.

Paramètres techniques

Comptez 5g de matière sèche pour 150ml d'eau. Réduisez en morceaux les racines épaisses avant cuisson. Couvrez pendant l'ébullition pour limiter l'évaporation des composés actifs.

La macération : extraction à froid des principes volatils

Méthode spécifique

La macération repose sur un contact prolongé à température ambiante ou au réfrigérateur (2 à 24 heures). Les plantes baignent dans un solvant froid : eau, huile, vinaigre ou alcool.

Applications typiques

Idéale pour les plantes riches en mucilages (guimauve), composés thermolabiles (valériane) ou huiles essentielles (rose). Évite la dénaturation enzymatique des plantes fraîches comme le plantain ou le calendula.

Variables d'extraction

Le ratio plante/solvant varie : 1/5 pour les macérats aqueux, 1/10 pour les huileux. Agitez quotidiennement. Filtrez avec un tissu fin pour éliminer les particules en suspension.

Tableau comparatif : différences clés entre les méthodes

Comment choisir entre infusion, décoction ou macération ?

Selon la partie végétale

Les parties aériennes délicates (fleurs de sureau) nécessitent une infusion. Les organes denses (racines d'angélique) exigent une décoction. Les plantes mucilagineuses (mauve) donnent leur meilleur rendement en macération aqueuse.

Selon les principes actifs

Les alcaloïdes et tanins se libèrent mieux en décoction. Les vitamines hydrosolubles et huiles essentielles sont préservées par infusion ou macération. Les résines et gommes nécessitent un solvant alcoolisé en macération prolongée.

Selon l'usage thérapeutique

Préférez l'infusion pour les effets relaxants immédiats (tisane de passiflore). Optez pour la décoction dans les traitements de fond (dépuration hépatique avec racines de pissenlit). La macération huileuse s'impose pour les applications cutanées (macérât d'arnica).

Questions fréquentes sur les préparations en phytothérapie

Peut-on mélanger différentes préparations ?

Oui, dans les formules complexes. On peut décocter d'abord les racines, puis infuser les feuilles dans ce liquide filtré encore chaud. Évitez toutefois de macérer des plantes fraîches dans une décoction chaude.

Quelle durée de conservation pour chaque préparation ?

Les infusions et décoctions aqueuses se conservent 24h au réfrigérateur. Les macérations huileuses (sans eau) durent 3 mois à l'abri de la lumière. Les macérats alcooliques se gardent plusieurs années.

Les fleurs de camomille nécessitent-elles vraiment une infusion ?

Oui, leurs azulènes thermosensibles se dégradent en ébullition. Une infusion à 85°C pendant 7 minutes optimise l'extraction des apigénines sans détruire les composés volatils.

Comment adapter le temps d'infusion ?

Les plantes amères (gentiane) infusent 5 minutes maximum. Les plantes amincissantes (reine-des-prés) demandent 10 minutes. Les plantes riches en mucilages (bouillon-blanc) nécessitent 15 minutes avec couvercle.

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